Faire chauffer le moteur, caresser le tableau de bord, brusquer le compteur de vitesse… Les femmes sont de plus en plus sensibles au monde automobile, tout en se frottant très peu à la sacro-sainte « voiture de sport ». «Tuner » sa Fiat 500 ? Oui-da ! Mettre la gomme en Carrera 911 ? Why not ?
Il fut un temps où l’expression « femme au volant, mort au tournant » n’était pas passible de claque... Les années 80... Une nouvelle ère est arrivée depuis, dieu merci. Une ère où les femmes font des créneaux et conduisent la nuit, où elles connaissent le prix de l’essence et savent passer la sixième. Une ère où elles conduisent finalement comme les hommes – parfois mieux... Dans la lignée des fashionistas, elles portant même un nom : les « caristas ».
« J’adore conduire vite », confiait Emmanuelle Alt, la rédactrice en chef de Vogue Paris, à l'occasion de la présentation de la Fiat 500 by Gucci, en 2011, ajoutant qu'elle se verrait bien propriétaire d’une Porsche ou d’une Jaguar, « mais ce ne serait pas très commode pour mes enfants ». Comme elle, beaucoup de femmes disent raffoler de la vitesse, tout en s'imposant de considérer d’abord leur voiture comme un objet utilitaire, peu de femmes la considère comme un instrument de pur plaisir individuel... (si-si... moi ! )
« Ce n’est absolument pas macho de dire que les femmes recherchent d’abord la sécurité et la polyvalence dans une automobile", explique Dominik Gruber, directeur des relations publiques de Porsche France, qui observe une nette augmentation du nombre de femmes parmi les clients Porsche depuis la sortie du SUV Macan S, un modèle de sport conçu justement pour le quotidien. Un modèle pour lequel un client sur quatre est désormais une femme. « Elles aiment les voitures qui leur permettent à la fois de s’évader le week-end et d’accompagner leurs enfants à l’école. » Encore une fois, le côté pratique domine l'envie de sportivité. Oui, mais pas que.
Le problème, c’est la communication assez mal orientée des marques automobiles, dont les patrons pensent encore qu’une femme veut une petite voiture pour faire des créneaux et une carrosserie pastel pour matcher avec son sac à main. Souvenez-vous de la publicité KIA où l'on associait le modèle Picanto à des vernis à ongles, et encore plus récemment avec la Fiat 500 "tunable et coordonnable" en long et en large. Les fabricants de voitures se fourvoient s’ils pensent encore que les femmes achètent une voiture comme un accessoire de mode.
Les nouvelles quadragénaires sont en quête de féminité, certes, mais aussi de carrière et de pouvoir. Exactement comme les hommes, elles veulent une voiture de sport comme un objet statutaire, qui reflète leur réussite, leur appartenance à une élite. En Chine, il est extrêmement courant de voir les femmes des classes dirigeantes au volant de voitures de sport. Elles ne sont pas là pour rigoler ni pour assortir quoi que ce soit avec leur vernis à ongles. Elles veulent accéder à une certaine hiérarchie, tailler la même "route" que les hommes.
Au printemps 2015, Tilda Swinton donnait le ton en incarnant la Classe S Coupé de Mercedes dans un court-métrage tourné dans la brume écossaise. En décembre 2015, Porsche a révélé sa toute première égérie, Maria Sharapova. La championne de tennis la plus belle du circuit, mais aussi la plus diva, un détournement judicieux d’un canon de beauté sportif, à la fois désirable, puissant, agressif, confiant… L’imaginaire est fluide...Une Maria Sharapova diaboliquement blonde qui servira parfaitement l'« empowerment » si cher aux femmes modernes.
Parce que si les yuppies s’achetaient une Porsche 944 dans les années 1980, il n'y a aucune obscure raison à ce que les golden girls ne s’offrent pas une 911 Carrera 2 en 2016, et pourquoi pas une 4S ? « Une fois dépassés les préjugés de puissance, de bruit, de vitesse incontrôlable et de boîte de vitesse trop compliquée, les femmes qui viennent essayer nos modèles réalisent qu’il n’y a aucune compétence spécifique à avoir pour conduire une voiture de sport », décode Lucas, chef des instructeurs Porsche.
Le profil de ces chauffeuses qui se prêtent à l’essai ? Des femmes entre 45 et 55 ans. Le profil de la conductrice sportive idéale ? Les nouvelles dirigeantes influentes, la tendanceuse parisienne. De celles qui revendiquent une féminité très sexualisée tout en défendant le travail et la méritocratie.".
(Lu et inspiré d'un article du Figaro Madame).
Paris Hilton et sa Lexus LFA virginale
Pippa Middleton et BMW Z4.
Rihanna et sa Porsche 911 Turbo S.
Tilda Swinton en égérie de la Classe S Coupé dans la campagne printemps-été 2015 de Mercedes.
Katy Perry et son Audi A5 coupé
Cameron Diaz et sa Porsche 911. (Avec Drew Barrymore.)
Kim Kardashian et sa Ferrari 458 Italia
Maria Sharapova, qui fût l'égérie Porsche.
Nicki Minaj et sa (trop) voyante Lamborghini Aventador.
Mary-Kate Olsen et sa Porsche Carrera 911