C’est maintenant un géant français du numérique dans le secteur automobile en France. Allo
Pneus,
dont Michelin a pris 40% du capital, se positionne comme le leader des
ventes de pneumatiques sur
internet.
Créée en 2004,
l’entreprise a vendu 3 millions de pneumatiques l’année dernière, sur un marché total de 38 millions d’unités. Soit une part de marché de 8% que
Didier Blaise, président-fondateur, espère bien porter à 10% d’ici à deux ans. Il confortera ainsi sa place de premier opérateur de la vente de
pneus en ligne (les
ventes en ligne sont estimées à 14%-15% du volume total).
La force du concept réside dans l’étendue de l’offre (25 000 références),
l’accès facile et fiable et enfin et surtout le prix : les
pneus vendus par Allo
Pneus sont environ 20% moins chers que la moyenne du marché total (mais 2% plus cher que la moyenne des
pneus vendus en ligne).
Cette année (indépendamment du fait que Michelin est entré à son capital), le spécialiste entend notamment se développer davantage auprès des professionnels qui représentent 15% à 20% de son activité. Pour cela, il va développer son offre de dépannage, notamment « en produits rares de niche à forte valeur ajoutée ». Il s’est structuré pour gérer de plus grandes quantités et pour cibler davantage les flottes.
Mais le potentiel en B to B reste limité, reconnaît-on chez Allo
Pneus. « Il est difficile de rivaliser en prix sur des commandes en volume important car il est impossible de proposer des rabais à la hauteur des attentes ».
5500 points de montage dans les garages et concessions
Le B to C, qui est l’ADN de l’entreprise,
restera donc l’axe majeur de développement. Des professionnels y jouent un rôle comme ateliers partenaires.Ils sont ainsi 5 500 points de montage qui, en 2014, ont
monté 1,5 million de
pneus pour les clients d’Allo
Pneus. Au départ réticents, ces partenaires ont souvent découvert que cette activité de montage leur générait la vente d’autres prestations et attirait vers eux des clients qu’ils n’auraient su trouver.
Allo
Pneus compte aussi
proposer davantage le montage à domicile (350 000 en 2014) grâce à des camionnettes itinéranteset multiplier les contacts avec les clients via les Club Auto, les Blogs et les salons.
Fort de sa notoriété (il revendique 25 millions de vi
sites sur ses
sites), il pèse désormais auprès des équipementiers fournisseurs, qui le considèrent comme un « média majeur » auxquels il achète désormais directement. Il offre près de 25 000 références dans un stock permanent de 600 000 unités concentré sur les 41 000 m2 de son entrepôt géant d’Oignies (62).
Sa force de frappe sont les 25 millions de connexions par an (qui lui coûtent 3 à 4 millions d’euros en référencement auprès de Google). Ce dispositif est complété par un call center, employant une cinquantaine de personnes, traitant 400 000 appels par an.
Qu’apportera le nouvel actionnaire Michelin?
Aux yeux du manufacturier de Clermont-Ferrand, qui n’avait pas vraiment réussi dans la vente en ligne,
AlloPneus est vite apparue comme la Startup qui a réussi. Or, pour supporter des stocks de plus en plus lourds, Didier Blaise avait besoin de mieux capitaliser sa société. La convergence d’intérêts est apparue comme une évidence.
D’une part, le manufacturier peut accroître son offre digitale et saprésence commerciale et capter les automobilistes qui concrétisent leur achat en ligne.
D’autre part, Allo
Pneus améliore sa capitalisation et peut désormais accélérer sa croissance, notamment à l’international, grâce à son nouvel actionnaire. Il compte notamment sur les 4500 Euromaster (centres
pneus de Michelin) installés en Europe pour se développer hors de l’Hexagone,à commencer par la Belgique et la Suisse.
En France, ce sont 411 centres EuroMaster, dont la compétence est incontestable, qui viendront compléter ou améliorer son maillage de garage de partenaires.