Il était retombé sur cette photo par hasard.
Inexplicablement des larmes jaillirent de ses yeux. Il essaya de se souvenir de la date à laquelle il avait pris ce cliché. Il semblait bien que cela devait être en 2024, il travaillait encore pour un magazine automobile…
Depuis cette époque bénie où l’on pouvait encore rouler à bord de voitures à moteur thermique et où la vitesse n’était limitée qu’à 30 km/h, bien des choses avaient changé.
En 2025 les constructeurs d’un commun accord avaient cessé la production de tout modèle utilisant des énergies fossiles. L’année suivante, tous les véhicules à moteur thermique construits avant 2020 étaient partis à la casse.
Cette même année, Tesla qui avait racheté le groupe Daimler-Mercedes, Porsche, Moulinex et Motobécane présentait le prototype de son nouveau modèle OQ. Une version à peine différente fut commercialisée en 2027 et présentée en mondovision simultanée en grande pompe à Dubaï, Moscou, Pekin et Montcuq (Elon Musk y avait racheté un grand domaine d’où il supervisait l’implantation européenne)
Le modèle OQ était un véhicule autonome fonctionnant à l’énergie nucléaire. Areva avait signé de nombreux contrats pour implanter le long des routes de nombreuses mini centrales nucléaire EPR depuis lesquelles grâce à un système révolutionnaire comparable au vénérable wifi des années 2000, des ondes 7G acheminaient l’énergie depuis le réacteur jusqu’au batteries des voitures.
Afin d’optimiser la sécurité, il avait été décrété que la vitesse serait limitée et autogérée à 45 km/h sur autoroute, à 25 km/h sur l’ensemble du réseau routier, à 12 km/h en zone habitée et à - 7km/h en zone urbaine. Toujours dans le but d’améliorer la sécurité des usagers de la route un dispositif de présence humaine avait été mis en place. Ainsi, celui que l’on appelait par le passé le conducteur n’était pas totalement déchargé de ses fonctions puisqu’il devait toutes les cinq minutes appuyer sur un buzzer de présence active, témoignant de sa vigilance au trafic routier.
Cette nouvelle OQ, ainsi que la Mabitt bionic proposé par le groupe indien Tata (qui avait racheté Renault, Peugeot et Durex), connut un vif succès auprès de la clientèle. Un écran plat de 27 pouces permettait de suivre simultanément les infos en direct et d’être connecté sur les réseau sociaux. Plusieurs dispositifs de vigilance allant de la surveillance rétinienne jusqu’à l’éthylotest mesurant l’haleine des occupants du véhicule furent hautement appréciés des utilisateurs.
Afin de diminuer l’agressivité, un mal endémique de notre société, un étonnant système programmable avait été installé sur l’assise des sièges, depuis lequel un objet oblong de taille et le longueur variable pouvait coulisser et vibrer en fonction du programme choisi, allant du titillement anal, à la caresse prostatique, le vibrato clitoridien, ou le JTEGCLP (dont la traduction approximative pourrait être je t’encule gros comme le poing )…
Les embouteillages (que Mr Musk prévoyait d’annuler d’ici quelques mois) devenaient de véritables parties de plaisir. De même, les usagers lorsqu’ils arrivaient au centre de travail obligatoire ou à l’office religieux (fortement recommandé), se trouvaient dans un état de décontraction extrême…
Le journaliste déchu sécha ses larmes, leva le regard pour voir à travers les barreaux de sa geôle le panache de vapeur d’eau émanant de la centrale du centre de rétention. Il regarda à nouveau la photo, se régala du panneau 30km/h et se souvint de la liberté d’alors. Il ferma les paupières et le doux bruit du monocylindre diesel ravit à nouveau ses oreilles. Il essaya de se souvenir du 8 cylindres de la Bugatti, du V12 Matra, mais les séances de cognitiviste positif que lui avait imposées le centre effaçaient peu à peu ses mauvaises pensées. Il ne se souvenait presque plus qu’un jour, il avait écrit à la Une de son journal : Voiture électrique, l’imposture du XXIème siècle ? »
Source : fb
Envoyé de mon LYA-L29 en utilisant Tapatalk
Ça m'a bien fait rire mais j'espère qu'on en arrivera pas là
L'appellation sport est tres galvaudée ces derniers temps. Des puissants coupés diesels au gros 4x4, tout le monde prétend jouer dans ce registre. Seulement, la sportivité, la vraie, ne se résume pas à proposer une puissante cavalerie. Elle ne consiste pas à afficher des chronos flatteurs ou à offrir une tenue de route super efficace. Non: une sportive, de celle que vous n'êtes pas pres d'oublier, c'est d'abord une usine à sensations fortes !!