Ce qu'il faut bien comprendre dans cette histoire, c'est que malheureusement la décision risque de dépendre des financiers, et non pas des ingénieurs, voire du marketing qui apparemment poussent tous les deux pour un 6.
Je m'explique : Toujours cette satanée histoire de quota global CO2 qui, s'il est dépassé couterait une petite fortune à Porsche. Il faut considérer que Porsche a droit à un "bonus limité" de modèles à forte puissance et donc à plus fortes émissions.
Que vont-ils jouer à l'avenir pour ce type de modèle phares ?
- Uniquement la 911 dans des versions radicales avec ce rôle de "halo sportif" qu'ils ont toujours joué par rapport au reste de la gamme qui va devenir de plus en plus downsizé, hybridé et électrifié ?
- Ou bien disperser ce bonus sur d'autres modèles Cayman et Boxster qui sont globalement moins porteurs d'image (N'oublions pas que Porsche vend aujourd'hui les 3/4 de sa production à des non passionnés acheteurs de Macan, Cayenne et Panamera qui, sauf les "doubles clients", n'y connaissent pas grand chose en modèles sportifs, hormis la légendaire 911..)
That is the question...
Mon interlocuteur suisse me précisait à titre d'illustration que la production de la GT2 RS était limitée non pas à cause de la capacité de l'usine, mais s'ils en vendaient quelques exemplaires de plus, ils passaient au dessus du seuil moyen global gamme pour le CO2 et ça leur coûterait très cher...
Ça paraît fou, mais d'après lui ça se joue donc à quelques voitures près, d'où cette incertitude - qui sera encore accrue avec WLTP - sur les motorisations définitives de ces futurs GT4/Spyder...
Au global, et c'est assez cruel, Porsche est dans une situation assez unique, victime de son succès, qui les défavorise :
Gammes de grande diffusion, mais pas suffisamment de ventes de petits modèles qui viennent tirer vers le bas leur moyenne CO2 comme c'est le cas chez BM, Audi et Mercedes par exemple.
En même temps beaucoup plus de ventes que de pure players sportifs comme Ferrari ou Lambo par exemple, qui vont beaucoup mois être pénalisés, car les pėnalités sont coefficientées par les volumes...
D'où leur marche forcée et accėlérée vers les faibles ėmissions, quelque part leur business model ne leur en laisse pas le choix...
On est assez loin de la passion et des souhaits d'une partie de la clientèle d'avoir un 6, mais c'est la froide réalité économique et stratėgique...La page est vraiment en train de se tourner sous nos yeux