Voyons le CR de l'essai (1h) de la Skoda Enyaq iV 60 à présent...
Le vendeur me confie la voiture (moi seul à bord) pour une durée indéterminée et je peux aller où je le souhaite. J'en profite pour monter vers Vilaflor par Granadilla, une de mes routes préférées en Mazda MX-5, Corvette, Porsche (par ordre chrono inverse)
C'est la 1ère fois que j'essaie un véhicule électrique.
Au démarrage, c'est très souple, facile. Pas d'embrayage qui patine. La sensation est agréable et le silence reposant, même si l'Enyaq émet volontairement un léger bruit extérieur sous les 30 km/h pour éveiller les piétons et vélos.
Ensuite, on se rend compte que cela pousse bien et à tous les régimes! Ce modèle d'entrée de gamme offre 177ch et un couple de 310Nm. Bien suffisant pour mouvoir les 1,8T avec facilité, sans être évidemment aussi nerveuse qu'une Tesla. On n'entend pas le moteur (ou très très peu?) une fois qu'on roule bien.
La position de conduite et l'ergonomie sont parfaites. J'ai trouvé très vite ma position idéale, comme souvent dans les voitures du groupe VAG. Tout tombe sous la main, la qualité perçue est top, les assemblages précis. La place à bord est gigantesque, devant et derrière.
Pour se faire plaisir, il faut d'abord se débarrasser du passé, ne pas demander à un VE ce qu'on attend ou aime sur une thermique (bruit moteur, passage des rapports, maitrise de l'embrayage, gestion du régime...). J'étais préparé à ça depuis quelques jours et j'ai profité de nouvelles sensations: couple, silence, douceur, calme et d'autres sources de plaisir comme le freinage récupératif (voir plus bas).
Le châssis "normal" se débrouille bien en montagne, même si je sens le besoin d'avoir un modèle plus sportif, plus ferme, plus précis. Mais pour aujourd'hui, ça ira. On ne sent guère le poids et je me faufile dans les courbes et croise les autres véhicules sans aucun problème de gabarit.
On apprend bien sûr à surveiller la conso en kw/100km, le pourcentage de batterie restante, l'autonomie indiquée...
Je m'arrête pour prendre les photos puis me lance dans la descente, qui m'intéresse beaucoup car malgré de nombreuses vidéos d'essais visionnées, je voulais sentir par moi-même comment le freinage récupératif agit dans les fortes descentes.
Et bien c'est plus efficace que je n'avais osé l'imaginer! Les ingénieurs ont fait un travail remarquable!
Sur ce modèle iV 60, il n'y a pas de Mode de Conduite ni palettes pour augmenter/réduire le freinage récupératif, mais il y a le sélecteur de vitesses (Avant - Arrière - Neutre) qui offre D (Drive) avec peu de frein et B (Brake) avec bien plus de frein moteur.
D'ailleurs, pas de position P (Park) et c'est tant mieux! J'avais détesté ça sur la PDK. On met N (Neutre) et frein à main avec un bouton électrique juste derrière le sélecteur de vitesses. Pour re-démarrer, il suffit de mettre D ou B (impossible de relâcher le frein à main manuellement, cela se fait tout seul, point).
En B (Brake), imaginons une bonne descente en ligne droite à 80 km/h... Je lâche le pied 60m avant la courbe et le freinage récupératif entre en jeu tout seul, très progressivement au début, jusqu'à bien ralentir (pour éviter de secouer les occupants). Si on lâche le pied assez tôt, pas besoin de freiner du tout! C'était ma grande question! On réduit ainsi la jusqu'à 8km/h si besoin (pas d'arrêt complet sur cette Skoda).
Mais en B, cela freine tellement que ce n'est gère pratique pour une descente, donc au début je n'arrêtais pas de switcher entre B et D (pour moins freiner) sur la console centrale jusqu'à ce que je redécouvre que la pédale de frein fait encore mieux! (je le savais mais les vidéos récentes visionnées n'en parlait pas).
Donc voilà, mode D enclenché (peu de frein moteur), mais lorsque j'utilise le début de la course de la pédale de frein, il n'y a que le frein moteur qui augmente (d'où le débattement un peu long de la-dite pédale, c'est normal). C'est progressif avec l'enfoncement. Puis si on enfonce plus, les freins à disques (et tambours à l'arrière) se mettent aussi à l'oeuvre. On ne sent d'ailleurs pas d'accoup entre frein récupératif et freins à disque. On voit bien au tableau de bord que la pédale de frein agit sur l'énergie récupérée (barre bleue de plus en plus longue vers la gauche = consommation négative = on recharge la batterie en freinant).
En résumé, j'adore cette gestion du freinage! C'est simple, intuitif et on se fait plaisir à recharger la batterie au "freinage". Imaginez qu'on puisse faire remonter le niveau d'essence en freinant sur nos thermiques!
J'ai consommé 14% de batterie en montant et récupéré 4% en redescendant. Cela serait trop beau si c'est -14 => +14%!
La gestion logicielle sur les écrans de l'auto semble sympa mais je n'ai testé que rapidement. De toutes façons VW en est à ses débuts et les mises à jours devraient apporter de belles choses... En tous les cas, les écrans sont très lisibles même avec un grand soleil, l'écran central est réactif et des boutons physiques sont présents en-dessous pour donner accès à des fonctions rapidement. C'est mieux fait que dans la cousine VW ID.4.
J'ai réalisé quelques dépassements énergiques avec succès.
La version 265ch / couple 425Nm qui m'intéresse devrait me convenir à ce niveau.
Bilan de cet essai rapide:
Ça m'a bien plu et cette Skoda est très bien née.
Ce n'est pour moi que le début de l'expérience "VE", donc ces impressions sont celles d'un novice en la matière.
Je vais voir d'ici quelques mois si je saute le pas, avec cette Skoda Enyaq iV (la Sportline 80X me fait de l’œil) ou un autre VE...
Le débat reste ouvert.
Critique des essais vu ici et là sur YouTube:
Je trouve que on voit pas mal d'essayeurs de VE qui sont plus des geek que des conducteurs.
Les essayeurs issus du monde des thermiques ne savent pas toujours répondre à nos questions concernant les VE.